Stages de Masters

Résumé : L’accélération laser-plasma permet de réduire la taille des accélérateurs d’électrons
de 3 à 4 ordres de grandeur, pour des applications sociétales et scientifiques. Ce concept d’accélération est
basé sur la focalisation d’une impulsion laser intense dans un gaz léger qui se transforme en plasma. L’impulsion laser
expulse les électrons hors de son passage et crée une cavité ionique dans son sillage. En raison de l’intégralité
séparation des charges, les champs dans la cavité ont des amplitudes hors de portée des autres technologies.
Les électrons injectés dans la cavité peuvent ainsi gagner des énergies très élevées sur de courtes distances.

D’énormes efforts ont été déployés au cours des trois dernières décennies pour maîtriser cette approche et
produire des électrons avec des énergies allant jusqu’à environ 10 GeV, mais peu d’attention a été accordée à leur
utilité d’électrons de relativement faible énergie. Cependant, les accélérateurs laser-plasma peuvent efficacement
produire des faisceaux de faible énergie, de charge élevée, de divergence élevée et de taille de source micrométrique qui sont
d’un grand intérêt pour les applications industrielles et médicales. Nous avons récemment optimisé l’accélérateur pour
ces applications et observé que la divergence du faisceau augmente fortement avec la charge.
Même si une large divergence est bénéfique pour de nombreuses applications, l’utilisation du faisceau devient trop
complexe au-delà d’un certain niveau. Nous avons récemment eu une idée pour réduire la divergence, tandis que
conserver la charge : séparer temporellement ou spatialement l’impulsion laser en plusieurs impulsions de valeur inférieure
énergie qui, chacune individuellement, accélère un faisceau d’électrons. Le faisceau d’électrons ainsi produit a
la même charge que le faisceau généré avec une seule impulsion laser mais une divergence plus faible et un
durée totale plus longue.

L’objectif du stage est de réaliser la première démonstration de cette approche. Cette volonté
impliquent d’installer l’appareil pour créer le train d’impulsions, de réaliser l’expérience et de comparer
les résultats au cas de référence. Des simulations numériques pourraient compléter ces travaux. Le stage
pourrait continuer avec un doctorat. au cours de laquelle l’étudiant continuera à améliorer la source pour
applications sociétales (test de nouvelles approches). Selon les goûts de l’étudiant, le doctorat. pourrait
abordent également la théorie.

Possibilité de thèse Oui / Pursuing into PhD : Yes
Contrat-financement probable / Expected contract-funding : CIFRE grant

Contact : Cedric Thaury

Résumé : En tant que milieux ionisés, les plasmas ne sont pas sujets aux claquages ​​électriques et peuvent donc résister à des amplitudes très élevées.
champs électriques. Cette propriété est à la base des accélérateurs laser-plasma. Une impulsion laser intense est focalisée dans un gaz léger
qui se transforme en plasma. L’impulsion laser expulse alors les électrons du plasma hors de sa trajectoire et crée une cavité ionique dans son
se réveiller. Les champs électriques dans cette cavité sont de 3 à 4 ordres de grandeur plus forts que ceux obtenus dans les méthodes conventionnelles.
accélérateurs. Par conséquent, nous pouvons accélérer des électrons jusqu’à des énergies de quelques gigaélectronvolts (v>0,9999999c) en seulement quelques
centimètres, alors que cela nécessiterait des centaines de mètres avec les techniques conventionnelles.

L’énergie maximale de ces accélérateurs dits de champ de sillage est finalement limitée par le déphasage entre l’électron et
faisceau et le champ accélérateur. Ce déphasage provient de la différence de vitesse entre le champ accélérateur et le
faisceau d’électrons, ce qui fait que ce dernier quitte le champ de l’accélérateur après une accélération typiquement de quelques centimètres. Ce
Cette limitation pourrait, en principe, être supprimée en contrôlant la vitesse de l’onde de plasma accélératrice, ce qui nécessite le
génération d’une impulsion laser intense qui se propage dans le vide à une vitesse supraluminique (> c). Nous avons récemment produit
une telle impulsion a montré expérimentalement et numériquement qu’elle pouvait augmenter considérablement l’énergie des électrons produits
grâce à l’accélération laser-plasma. Cependant, de nombreuses questions restent ouvertes : comment injecter des électrons dans cet accélérateur, comment
pour garantir que le laser conserve ses propriétés uniques dans le plasma sur de longues distances, et quelle est l’efficacité énergétique de
cet accélérateur…?

L’objectif du stage est d’étudier la propagation d’une impulsion supraluminale et ultra-intense dans un plasma à l’aide d’une méthode numérique.
code développé en laboratoire. Les résultats pourraient être, au moins partiellement, comparés aux calculs analytiques. Le stage
pourrait poursuivre par un doctorat au cours duquel l’étudiant étudiera l’accélération laser-plasma supraluminique à l’aide de Particle-In-Cell
simulations. Des couplages spatio-temporels complexes seront introduits pour optimiser la propagation du laser ou ralentir localement
descendre l’impulsion et ainsi contrôler l’injection d’électrons dans l’accélérateur. L’étudiant étudiera également l’énergie
l’efficacité de ce nouveau concept d’accélérateur en utilisant des approches analytiques et numériques. Enfin, il pourra explorer le
potentiel des impulsions superluminales ultra-intenses pour d’autres applications.

Contrat-financement probable / Contrat-financement attendu : Subvention IPP

Contact : Cedric Thaury

Thématique :
L’ElectroDynamique Quantique, ou QED, est la théorie physique qui unifie l’électromagnétisme et la physique quantique afin de décrire comment la lumière et la matière interagissent. Elle est considérée comment l’une des théories les mieux démontrées dans son régime linéaire grâce à la mesure de la constante de structure fine avec une précision inégalée. Cependant, c’est lorsque l’intensité lumineuse devient extrême, dans le régime dit des ‘’champs forts’’, que la QED révèle ses prédictions les plus étonnantes telle que la génération de matière à partir du vide sous la forme de paires électron/positron. Ces régimes extrêmes sont étudiés de façon théorique depuis plus d’un siècle mais n’ont jamais pu être atteints de façon expérimentale.
Le développement récent d’une nouvelle génération de lasers qui délivrent des impulsions femtosecondes d’une puissance de plusieurs PetaWatt permet de développer des stratégies expérimentales pour atteindre le régime des champs forts de la QED. La stratégie la plus communément envisagée pour l’atteindre est de réaliser la collision d’un faisceau d’électrons relativistes avec un champ laser ultra-intense [1].
La stratégie qui sera étudiée lors de ce doctorat est celle dite du ‘’Doppler boost’’ [2]. L’impulsion laser ultra intense focalisée à quelques 1022W/cm2 sur un solide est convertie vers l’extrême ultraviolet (XUV) par effet
Doppler relativiste lors de la réflexion sur un miroir plasma. Le faisceau XUV, de beaucoup plus courte longueur d’onde peut être focalisé sur une tache focale beaucoup plus petite que le laser ce qui a pour effet de décupler de 3 ordres de grandeur l’intensité lumineuse. L’interaction de n’importe quel type de matière (gaz, solide, électrons relativistes) avec cette impulsion XUV est alors dans le régime hautement non linéaire de la QED des champs forts [3].

Objectif :
L’objectif de la thèse est de générer des impulsions ‘’Doppler boostées’’ pour obtenir les plus hautes intensités lumineuses jamais atteintes sur Terre, de l’ordre de 1025W/cm2 et de les utiliser pour réaliser les toutes premières expériences de QED dans le régime des champs forts.
Deux types d’expériences seront réalisées : – La collision du faisceau Doppler boosté avec des électrons relativistes. Cette expérience sera réalisée au Laboratoire d’Optique Appliquée. – L’interaction du faisceau Doppler boosté avec un solide. Ces expériences seront réalisés sur les plus grandes infrastructures lasers au monde : APOLLON, BELLA, ELI. Une première expérience sur l’installation laser BELLA située à Berkeley, Californie, est en cours de préparation pour décembre 2024.L’objectif du stage est la compréhension théorique et expérimentale de la génération d’impulsions ‘’Doppler boostées’’ et de la QED en champ fort, ainsi que la préparation de ces différentes expériences : à savoir le design des plusieurs diagnostics expérimentaux tels qu’un spectromètre XUV, un spectromètre de faisceaux Gamma, et un spectromètre d’électrons/positrons, ainsi que la préparation de la chambre expérimentale située au laboratoire d’optique appliquée.
Une expérience sur l’installation laser Petawatt APOLLON fera également partie du stage en mai 2024 pour gagner de l’expérience sur ce type de grande infrastructure laser.

Profil du candidat recherché :
La thèse proposée a pour objectif de réaliser des expériences à très haut impact dans le domaine de la physique avec la première observation expérimentale de phénomène de QED en champ fort. Pour réussir de tels objectifs, le candidat recherché doit être passionné pour la recherche et avoir une grande capacité et autonomie de travail. Le pragmatisme est également une qualité primordiale pour une thèse expérimentale. Il faut évidemment être prêt à se déplacer plusieurs semaines à l’étranger. Enfin, une dose d’humour pour les longues soirées dans les salles d’expériences est toujours bien accueillie par tous les collègues.

Diplôme : Master 2 recherche en physique
Connaître :
Python, Matlab
Possibilité de thèse : Oui
Contrat-financement probable : Oui

Contact : Adrien Leblanc

Biobliography :
[1] Lobet, M, et al. “Generation of high-energy electron-positron pairs in the collision of a laser-accelerated electron beam with a multipetawatt laser.” Physical Review Accelerators and Beams 20.4 (2017): 043401.
[2] Vincenti, H. “Achieving extreme light intensities using optically curved relativistic plasma mirrors.” Physical review letters 123.10 (2019): 105001.
[3] Fedeli, L, et al. “Probing strong-field QED with Doppler-boosted petawatt-class lasers.” Physical review letters 127.11 (2021): 114801.

Résumé :

Les faisceaux d’électrons relativistes ont de nombreuses applications sociétales potentielles, notamment en médecine. Aujourd’hui deux types d’accélérateurs sont utilisés pour les générer : soit des accélérateurs linéaires, très encombrants et coûteux, soit l’accélération par laser dans un plasma, plus compact et moins chère mais pas encore applicable directement pour le grand public. C’est un domaine de recherche très actif depuis deux décennies avec plusieurs défis à relever tels que (i) augmenter la charge (nbre d’électrons), et (ii) améliorer l’aspect mono-énergétique des faisceaux.

À l’aide d’un laser femtoseconde de très haute puissance (quelques 100TW) focalisé à Ultra-Haute Intensité (UHI) deux types d’accélération ont été démontrés :

  1.  par réflexion du laser sur cible solide : grâce à la haute densité, une forte charge de plusieurs dizaines de nanocoulombs (nC) est accélérée mais assez faiblement, quelques MeV, car sur une petite dimension (qq 10-100μm);
  2. par propagation du laser dans un gaz, une bulle de plasma se forme dans le sillage de l’impulsion. Elle piège et accélère des électrons sur plusieurs centimètres pour atteindre de très grandes énergies, qq 100MeV, mais avec une charge plus modeste de l’ordre de ~1nC (gaz peu dense). Des cellules de gaz avec des chocs ont été développées pour injecter les électrons dans la bulle de façon très localisée afin de rendre le faisceau quasi-monoénergétique.

Au Laboratoire d’Optique Appliquée, nous avons démontré un nouveau type d’injection en associant un miroir plasma et un jet de gaz afin d’allier les forces des deux systèmes, voir figure, panneau a.

  • Etape 1, l’injection: le laser se réfléchit sur une cible solide afin d’arracher une grande charge à partir de la haute densité et ceci de façon très localisée, juste à la surface de la cible.
  • Etape 2, l’accélération: ensuite, le laser se propage sur quelques millimètres dans le gaz pour accélérer le paquet d’électrons à de hautes énergies et de façon monoénergétique. La preuve expérimentale d’une telle a été réalisée très récemment.
a- Principle of the solid target + gas jet association. b – Numerical simulation where we see the laser (on the right), the plasma bubble (in the middle in white), and the trapped electrons (in black in the center). At the top, the energy distribution of the electrons.

 

Objectifs:

Les faisceaux d’électrons générés par ce nouveau type d’accélérateur décuplent les performances de ces accélérateurs laser-plasma et permettent d’envisager des applications à moyen terme. D’un côté, les applications médicales en utilisant des lasers de moindre énergie mais à haute cadence, et d’un autre côté, l’augmentation drastique de la charge électronique disponible sur les plus grandes installations laser du monde (laser PetaWatt) pourrait permettre de démontrer pour la première fois expérimentalement des effets d’ElectroDynamique Quantique (qui prédit par exemple la création de matière dans le vide). Ces deux axes seront étudiés lors de la thèse.


Objectifs du stage / thèse:

90% expérimental, 10% théorie/simulations. (i) L’objectif principal est d’adapter les schémas expérimentaux développés à 100TW vers à la fois des lasers 10TW, et des lasers PW. De nombreuses expériences sur les plus grandes infrastructures laser du monde (APOLLON (Fr), ELI (Roumanie), BELLA (Californie)) auront lieu. (ii) Designer la cible hybride avec des simulations hydrodynamiques afin de minimiser les chocs lors de l’expansion du gaz contre la cible solide. (iii) Réaliser des simulations numériques de l’interaction afin de comprendre les différents paramètres d’injection et de déterminer quelle configuration permet d’optimiser les conditions d’accélération. (iv) Des expériences sur des échantillons biologiques sont envisagées sur les lasers 10TW.

Environnement:

Les parties de réalisation expérimentale et de développement de la cible hybride et se font au sein de l’équipe Sources ultra-rapides de particules et de rayons X (UPX) du LOA. Des expériences sur différents lasers (Bordeaux, Marseille, Californie, Roumanie) seront réalisées. Une équipe dynamique qui est à la pointe mondiale sur l’accélération d’électrons par laser. La partie théorie/numérique se fait en collaboration avec le CEA Saclay.

Possibilité de thèse Oui
Contrat-financement probable / Expected contract-funding ? Ecole Doctorale IPP

Contact :

Adrien Leblanc / Cedric Thaury

Les lasers multi-PW de pointe, comme APOLLON (France), et les accélérateurs à l’échelle km comme FACET-II à Stanford (USA) [1], permettent de créer sur Terre les conditions extrêmes pour des interactions fondamentales entre particules et champs. De telles interactions suivent les lois de l’électrodynamique quantique à champ fort (EDQ), qui est devenue un domaine scientifique prometteur offrant des opportunités passionnantes. Les effets QED à champ fort apparaissent lorsque le champ électrique subi par l’électron dans son référentiel de repos se rapproche du champ de Schwinger ES=m2c3/(eℏ), et leurs manifestations les plus spectaculaires incluent la production de paires électron-positon par diffusion Compton inverse et les processus non linéaires de Breit-Wheeler. Dans les installations laser multi-PW telles qu’APOLLON, des expériences QED à champ fort peuvent être réalisées en faisant entrer en collision des électrons de haute énergie produits par un nouveau type d’accélérateur de particules, à savoir un accélérateur à plasma piloté par laser, avec une impulsion laser à contre-propagation de haute intensité ou une autre source de champs forts. Plusieurs pistes seront explorées dans le projet ANR g4QED (Gamma photon sources as a path for strong-field QED experimentals), notamment deux concepts prometteurs : (i) l’utilisation d’un miroir plasma pour réfléchir l’impulsion laser et permettre la collision entre les électrons de haute énergie et l’impulsion laser [2], et (ii) l’utilisation de plusieurs feuilles pour focaliser le faisceau d’électrons à une très petite taille et utiliser le faisceau d’électrons focalisé lui-même comme source de champs puissants [3,4] .

Le stage et la thèse auront pour objectif de modéliser, théoriquement et numériquement, ces deux concepts et de fournir les meilleures stratégies pour les mettre en œuvre expérimentalement sur APOLLON et FACET-II. Les travaux impliqueront une grande variété de physiques : l’interaction entre les impulsions laser et les plasmas, entre les faisceaux de particules et le plasma, ainsi que la physique QED à champ fort que nous souhaitons dévoiler expérimentalement. Le développement d’une modélisation numérique avancée pour ce projet sera également essentiel pour fournir une interprétation physique précise des expériences. Durant le stage, l’étudiant travaillera plus spécifiquement sur le premier concept avec la modélisation de la formation des canaux plasma, la focalisation et la compression laser dans le plasma, l’accélération laser du plasma, la génération du miroir plasma pour la réflexion laser, et enfin la collision QED à champ fort. L’objectif est de comprendre son potentiel pour les expériences QED à champ fort, ainsi que les limites possibles ou les pistes d’améliorations supplémentaires.

[1] V. Yakimenko et al., Phys. Rev. Accel. Beams 22, 101301 (2019).

[2] K. Ta Phuoc et al., Nature Photonics 6, 308 (2012).

[3] A. Sampath et al., Phys. Rev. Lett. 126, 064801 (2021).

[4] A. Matheron et al., Comm. Phys. 6, 141 (2023).

Conditions de thèse : Le stage de M2 ​​peut être poursuivi par une thèse en cotutelle CEA et LOA, qui sera financée par le CEA à travers l’ANR g4QED (projet collaboratif CEA, LOA et LULI). De plus, le doctorant peut postuler pour devenir assistant d’enseignement à l’Ecole Polytechnique et dans d’autres écoles supérieures.

Contact : Igor Andriyash / Sebastien Corde

Un faisceau de lumière cohérente comme un laser présente généralement un front d’onde plan (phase plate), et peut-être polarisé circulairement (le champ électrique tourne autour de l’axe de propagation). On associe à cet état de polarisation un moment angulaire dit de spin. En revanche, si la polarisation est linéaire et le front d’onde tourne autour de l’axe de propagation (phase hélicoïdale), on dit que le faisceau lumineux porte un moment angulaire orbital. On y associe un nombre ℓ appelé charge topologique qui caractérise la forme du front d’onde (ℓ=0 plan, ℓ=1 simple hélice, ℓ=2 double hélice type ADN, etc…).

Un tel faisceau peut être généré relativement facilement et avec une bonne efficacité de conversion à l’aide d’une lame de phase ‘vortex’, qui introduit une différence de phase variant avec l’angle azimutal et donne au front d’onde sa forme hélicoïdale caractéristique. Les faisceaux vortex visible ou infrarouge ont énormément d’applications, comme entre autres la mise en rotation de molécules ou de nanostructures, la stimulation de transition dipolaires interdites, ou la réalisation de microscopie STED qui offre des résolutions dépassant la limite de diffraction.

On peut également utiliser un faisceau vortex pour générer des harmoniques d’ordres élevés dans un gaz. Il a été montré que ce processus hautement non-linéaire conserve le vortex du faisceau générateur, mais qu’une harmonique donnée porte une charge topologique ℓ égale à celle du faisceau générateur multiplié par l’ordre de l’harmonique. On travaille ainsi typiquement avec un faisceau de charge ℓ=25 autour de 32nm. C’est trop élevé pour mettre des molécules en rotation mais de nouveaux effets comme le dichroïsme hélicoïdal (matériau absorbant différemment des photons de moment azimutal opposé) ont été prédits, et la conversion à des courtes longueurs d’onde laisse envisager des mesures STED à des résolutions encore plus importantes.

On se propose d’amplifier une impulsion harmonique à 32nm portant un moment angulaire orbital afin d’augmenter fortement sa fluence. L’amplification laser dans le domaine XUV s’effectue, comme dans le domaine visible ou infrarouge, dans un milieu en inversion de population. Afin d’atteindre les différences d’énergies entre les niveaux atomiques correspondant aux rayons XUV, le milieu amplificateur est composé d’ions fortement chargés. Ils sont créés par un champ laser intense (qq 10aines de TW) focalisé dans un jet de gaz à haute densité. Les électrons du plasma, chauffés par le laser, transfèrent leur énergie aux ions par collisions, ce qui place ces derniers en inversion de population. Le plasma à haute densité étant fortement réfractif, la propagation du faisceau laser principal est rendue possible par la mise en place préalable d’un guide d’onde plasma à l’aide d’un faisceau laser annexe. Cette technique d’amplification d’harmonique XUV est bien maîtrisée et possède une installation dédiée au laboratoire.

Durant le stage, l’étudiant participera à la mise en place de la génération d’harmonique XUV portant un moment angulaire orbital, son amplification et sa caractérisation à l’aide d’un senseur de front d’onde XUV. Une campagne d’expériences aura lieu au LOA, et une forte collaboration expérimentale avec l’équipe LASERIX de l’Université Paris Saclay qui possède également une installation dédiée à la génération et l’amplification d’harmonique est à prévoir.

Le candidat devra avoir une bonne formation en physique générale et optique. Des connaissances en physique des plasmas, physique non-linéaire ou optique X/XUV seront appréciées.

Le stage sera rémunéré et pourra donner lieu à une prolongation en thèse.

Contact : Fabien Tissandier

L’accélération laser-plasma est une technique qui permet d’accélérer des particules à des énergies relativistes sur des longueurs millimétriques. Physiquement, le mécanisme est le suivant : une impulsion laser femtoseconde est focalisée dans un plasma et y excite une onde plasma très intense. Cette onde plasma porte un champ électrique de quelques 100GV/m qui peut être utilisé pour accélérer les électrons du plasma. Cette méthode permet d’une part de réduire drastiquement la taille des accélérateurs de particules : on obtient par exemple des électrons de 1 GeV (l’énergie du faisceau du synchrotron SOLEIL) sur une distance de 1 cm seulement. D’autre part, on peut obtenir des faisceaux de particules dont les propriétés s’avèrent extrêmement intéressantes pour bon nombre d’applications de type médical, ou bien en imagerie X.

Un des points clés de la recherche actuelle est d’être capable de réaliser un accélérateur laser-plasma fonctionnant à haute cadence, en particulier pour les applications. Pour ce faire, le LOA et Thalès viennent de lancer un laboratoire commun dont le but est de développer les technologies laser et plasma afin de construire un accélérateur laser-plasma délivrant des faisceaux d’électrons relativistes à 100 Hz. Cet accélérateur sera ensuite utilisé pour générer une source de rayonnement X par diffusion Compton.

Le stage proposé s’inscrit dans ce contexte. L’étudiant.e participera à ce projet et travaillera de front sur deux aspects :

–       Participation au développement de la technologie laser à 100 Hz dans les laboratoires de Thalès laser à Elancourt. Cela inclut : participation au développement et à la caractérisation d’une nouvelle technologie d’amplificateurs lasers fonctionnant à 100 Hz

–       Travail de modélisation de l’accélération laser-plasma avec les paramètres du laser construit par Thalès. L’étude se fera à l’aide de simulations de type Particle In Cell et permettra de modéliser l’accélération d’électrons ainsi que le rayonnement X obtenu par diffusion Compton.

Le candidat aura une solide formation générale en physique. Des connaissances dans les domaines suivants seront appréciés : physique des plasmas, physique nonlinéaire, optique et laser. Le travail mélangera l’expérimental ainsi que la modélisation numérique.

Nous souhaitons vivement que le stagiaire poursuive son stage par une thèse CIFRE qui sera prise en charge par Thalès.

Nota bene :

L’équipe du LOA est pionnière dans l’accélération laser-plasma et en particulier dans l’utilisation de laser haute cadence dans ce domaine de recherche, voir https://loa.ensta-paris.fr/fr/recherche/groupe-de-recherche-appli/

L’équipe de Thalès est leader mondial dans la conception et la fabrication de laser ultra-intense à impulsions courtes.

Responsable du stage: Jérôme Faure

Thèses

Quand une impulsion laser intense de durée femtoseconde se propage dans l’air ou dans l’eau, l’apparition de nombreux effets d’optique non-linéaire donne lieu à la filamentation, un processus spectaculaire où une partie de l’énergie du faisceau se contracte pour former un long canal dans lequel l’intensité est maintenue à ~10^15 W /cm^2. Ces filaments permettent d’envisager des applications telles que le guidage de faisceaux laser énergétiques ou de micro-ondes, le contrôle d’écoulements hydrodynamiques en régime supersonique, la génération de rayonnement laser UV ou d’impulsions THz à distance ou enfin le paratonnerre laser. 
Une des difficultés liée à l’utilisation des nouvelles sources laser de très haute puissance est que le processus de filamentation devient fortement imprédictible. En effet, lorsque la puissance crête du faisceau dépasse la centaine de Gigawatt, celui-ci donne naissance à une multitude de filaments qui se développent par un mécanisme d’instabilité modulationnelle. De même, l’augmentation de la cadence des lasers terawatt donne lieu à l’apparition de phénomènes thermiques qui perturbent fortement la propagation du faisceau laser et le processus de filamentation. 
Ce travail de thèse consistera dans un premier temps à caractériser précisément ces effets d’instabilité et de thermique ainsi que leur influence sur le phénomène de filamentation laser. On cherchera ensuite à développer des méthodes optiques pour les contrôler et le cas échéant les utiliser pour améliorer l’efficacité des filaments en terme de source de rayonnement secondaires (émission laser UV, rayonnement THz du plasma, émission acoustique).

Laser-plasma electron acceleration offers a unique way to produce highly energetic and ultra-short electron bunches, on very short distances. It have risen much interest since the first, pioneering, experiments in the early 2000s (Malka 2002; Faure et al. 2004). The interaction between an intense laser pulse and a target material is responsible of the whole extraction, selection and acceleration process, which makes primordial the understanding of the role of the involved parameters, such as the target density, shape and profile, laser duration, phase and intensity.
Among the research fields which laser-driven particle sources are relevant for, radiation biology opens to the exploration of fundamental aspects of radiation toxicity on living matter, that will be accessible only with a radiation source as short as the physical dose deposition time (Bayart et al. 2019; Favaudon et al. 2000; 2014). In order to make laser-driven electron sources interesting and compatible with radiobiology applications, a number characteristics should be addressed, such as the total charge per accelerated bunch, the spectral features, the stability and the duration. The required improvements demand a deep understanding of the acceleration mechanisms, the design of novel acceleration strategies and schemes.
Throughout the thesis activity, high potential topics for fundamental and applied science will be addressed, in the field of laser-created plasmas, particle acceleration, particle detection or dosimetry and engineering of experimental systems towards applications.

keywords :Ultra-intense lasers, Laser-plasma interaction, Laser-driven electron acceleration, Numerical simulations, Ultra-high dose-rate

Contact : Alessandro Flacco / Cédric Thaury

Post-doctorat

Contexte :

Le Laboratoire d’Optique Appliquée (LOA) développe une nouvelle technique d’imagerie par rayons X 3D, appelée plénoptique, basée sur la combinaison d’une optique principale et d’un capteur de front d’onde. Trois systèmes ont été construits. Le premier était un démonstrateur fonctionnant au synchrotron PETRA III en Allemagne à une énergie de 11 keV. Il est maintenant démonté après avoir produit d’excellents résultats. Une autre caméra est installée et vise à imager des cellules biologiques vivantes. Il fonctionne autour de 400 eV. Le dernier système cible l’imagerie du petit animal avec des rayons X d’énergie autour de 17 keV. Les deux systèmes sont de table.

Les deux systèmes doivent encore être entièrement testés et améliorés. La caméra basse énergie fonctionne au LOA, près de Paris, tandis que le système haute énergie est installé dans la société Imagine Optic à Bordeaux, en France. L’équipe de LOA est en charge de l’exploitation et de l’amélioration des deux systèmes via un accord de collaboration.

Aujourd’hui, nous utilisons trois logiciels : ceux spécifiquement développés pour les caméras plénoptiques dites focalisées et non focalisées et un logiciel maison intégrant les deux géométries. Ces logiciels sont trop lents et complexes pour générer une image 3D.

Thème de la bourse post-doctorale :

Un poste post-doctoral est ouvert au sein du groupe FLUX pour 18 mois avec possibilité de prolongation. Durant cette période, le post-doctorant sera en charge d’analyser la capacité d’un logiciel de vision industrielle à générer efficacement une image 3D à partir des données plénoptiques brutes. La disparité ainsi que l’apprentissage automatique sont deux options que nous considérons. Le candidat devra choisir une ou plusieurs techniques, la/les mettre en œuvre puis la/les tester sur des images plénoptiques X réelles.

Profil recherché :

Le candidat doit avoir développé de solides compétences informatiques liées à la vision industrielle. Une bonne connaissance de PYTHON est un plus mais pas obligatoire. Le candidat devra être rigoureux et avoir une bonne capacité à travailler en équipe. L’anglais est la langue de travail.

Contact : philippe.zeitoun@ensta.fr

Contexte :

Le Laboratoire d’Optique Appliquée (LOA) développe une nouvelle technique d’imagerie par rayons X 3D, appelée plénoptique, basée sur la combinaison d’une optique principale et d’un capteur de front d’onde. Trois systèmes ont été construits. Le premier était un démonstrateur fonctionnant au synchrotron PETRA III en Allemagne à une énergie de 11 keV. Il est maintenant démonté après avoir produit d’excellents résultats. Une autre caméra est installée et vise à imager des cellules biologiques vivantes. Il fonctionne autour de 400 eV. Le dernier système cible l’imagerie du petit animal avec des rayons X d’énergie autour de 17 keV. Les deux systèmes sont de table.

Les deux systèmes doivent encore être entièrement testés et améliorés. La caméra basse énergie fonctionne au LOA, près de Paris, tandis que le système haute énergie est installé dans la société Imagine Optic à Bordeaux, en France. L’équipe de LOA est en charge de l’exploitation et de l’amélioration des deux systèmes via un accord de collaboration.

Thème de la bourse post-doctorale :

Un poste post-doctoral est ouvert au sein du groupe FLUX pour 18 mois avec possibilité de prolongation. Durant cette période, le post-doctorant sera chargé de finir de paramétrer les deux systèmes, de les tester puis de les optimiser. Dans les deux cas, l’objectif principal consiste à générer des images 3D d’échantillons adéquats en une seule pose. Des échantillons connus comme l’USAF 1951 seront utilisés en premier; nous passerons plus tard aux échantillons biologiques fournis par nos collaborateurs. La mesure de la dose délivrée pour générer une image 3D sera effectuée à chaque étape. Les échantillons les plus intéressants seront imagés par tomodensitométrie à rayons X et les résultats seront comparés à ceux obtenus par plénoptique à rayons X.

Profil recherché :

Le candidat doit avoir une solide expérience en optique ou en utilisant des systèmes optiques complexes. Des connaissances sur les rayons X, les logiciels de conception optique (ZEEMAX, OSLO etc) ou PYTHON sont un plus mais pas obligatoires. Le candidat devra être rigoureux et avoir une bonne capacité à travailler en équipe. L’anglais est la langue de travail.

Contact : philippe.zeitoun@ensta.fr